L’histoire des infirmières

L’infirmière dans l'histoire

Les infirmiers représentent 1/3 de nos professionnels de santé. Aujourd'hui il nous semble essentiel au bon fonctionnement de notre système de santé. Nous les avons applaudit tous les soirs durant la crise du covid.

Cette profession n'en a pas toujours été une. Le rôle d'infirmier a évolué et est devenu de plus en plus essentiel avec l'évolution de la médecine.

Depuis l'aube de l'humanité l'être humain a cherché à se soigner et à prendre soin de ses congénères de partout dans le monde. Le soin est un élément central de nos sociétés. Depuis la préhistoire l'Homme a toujours rechercher comment mieux se soigner. C'est notre instinct de survie.

Les tout premiers soignants étaient des sorciers, des prêtres… la magie était étroitement lié à la santé. Dans l'Antiquité le rôle de soignant à part entière c'est révélé avec le célèbre Hippocrate même s’il restait toujours proche de la religion. Au Moyen Âge seul l'église était en charge des soins des malades.

C'est avec la laïcité que le la médecine se détache complètement de pratique religieuse.

Pourquoi est-elle essentiellement féminine ?

Les soins qui sont des pratiques visant à stimuler les forces de vie sont originellement voués aux femmes.
Il s’agit de : prendre soin.
Les traitements qui sont des armes pour lutter contre le mal (et la maladie) sont originellement appropriés par les hommes.
Il s’agit de : faire des soins.

Alors comment est née cette profession d’infirmière ?

Le soin dans l'Antiquité

En Egypte pharaonique, les connaissances en médecine étaient très étendues. Des dispositions étaient déjà en place pour régir l'activité des médecins. En Chine on pensait que la maladie venez d'un déséquilibre entre le Yin le Yang ; on préconisait alors l'acupuncture et toute sorte de traitement.

En Mésopotamie (1792-1750 av Jésus-Christ) le code Hammourabi représente l'embryon d'une législation médicosociale.

Mais le terme de pathologie apparait au 5e siècle avant Jésus-Christ en Grèce. La médecine à proprement dite se développe à Epidaure avec les travaux d'Hippocrate. Il découvre que les maladies proviennent de causes naturelles et rejette toutes les références au sacré dans le soin. Ses travaux les plus célèbres sont la classification des maladies, la palpation et l'observation des excréments. Il met au point divers protocoles d'examen et de diagnostic.

À Rome en 14 après Jésus-Christ les premières règles de santé publique apparaissent ainsi que des médecins indépendants pratiquant en cabinet ou à domicile.
Pendant toute cette période la pratique des médecins s’apparente aux soins infirmiers. C’est au Moyen-Age que les premières infirmières font leur apparition.

Les infirmières du moyen âge à la Révolution française

Les premières infirmières étaient des prostituées réquisitionnées pour s'occuper des lépreux. Elles devaient prendre soins d’eux et les accompagner dans la souffrance et leurs derniers instants.

Les enfermeries sont des lieux depuis 1288 où l’on isole la misère, l’infirmité, la maladie et la folie (manifestation du malin) avec l'avènement du christianisme. C'est après les grandes épidémies de peste qu’apparaît le mot « enfermier » en 1398 lui-même dérivé du mot « enfermerie ». L'infirmier est alors un assistant bénévole sous la coupe de l'ordre religieux qui prend soin par charité de cette population qui est mise à l'écart. Leur rôle était alors la seule aide possible pour des gens complétement délaissés.

C'est à la renaissance que des structures mieux établies composées de personnels soignants et de religieux sont créés. Les enfermeries sont devenues les premiers hôpitaux publics où l’on pouvait être soignés. Les femmes ; des religieuses aident dans ces établissements et non pas le droit d'être rémunérés. En échange de leur travail elles sont prises en charge par la structure qui les emploie.

Ce n'est qu’après la Révolution française et la création de l'hôpital laïc que la séparation entre l'église et la médecine s’effectue avec la loi du 6 novembre 1790.

Les vrais postes d’infirmières formées au XIX siècle

C’est avec les découvertes de Louis Pasteur (microbiologiste) et de Joseph Lister (chirurgien) au XIX siècle que les médecins prennent conscience de l’importance de ces femmes. (à partir de 1872)

Louis Pasteur et Joseph Lister mettent en lumière l’importance de l’hygiène dans les hôpitaux. En effet à cette époque un bon chirurgien opère n'importe où et vite. L'hôpital ne sauvez pas beaucoup de vie à cette période. Les découvertes de ces scientifiques réduisent le taux de mortalité de façon conséquente juste en mettant en place le lavage de main avant une opération. D’autres découvertes entrainent la mise en place de protocole d’asepsie. Le lavage des instruments ainsi que des plaies deviennent alors une norme. Les médecins débordés par ces procédures délèguent alors aux infirmières qui doivent être formé à ces connaissances en hygiène. C'est la première formation d'infirmière.

La formation d’infirmière

Les médecins demandent alors des infirmières qualifiées et engagées. Ils réclament des réformes pour pouvoir mieux soigner à l'hôpital. La formation devient indispensable.

Florence Nightingale, une infirmière britannique consacre alors huit ans à visiter les structures hospitalières les plus connues, elle étudie les besoins des malades et les qualités nécessaires pour savoir les soigner. Elle écrit 2 livres à partir de ces observations.

Pour elle : valoriser les soins de nursing, cela passe par l'émancipation des femmes mais aussi par un combat pour améliorer la formation, l'état de l'hôpital et l'hygiène.

Après avoir créé une organisation de 38 infirmières partis sur le champ de bataille pendant la guerre de Crimée (1854 à 1855) elle créa une formation d’infirmière qui dure un an et les élèves complètent leur apprentissage sur le terrain. Elle milite aussi pour la rémunération des infirmières.

Inspiré par ce modèle anglo-saxon, le Dr Bourneville, médecin militaire créé les écoles municipales infirmières en 1878 l’hôpital à la Pitié Salpêtrière à Paris

Le but : assurer un meilleur recrutement hospitalier et remplacer le personnel ignorant par un personnel instruit et respectueux.

L'enseignement dure un an sur 7 cours dispensés :

  • Administration et comptabilité hospitalière.
  • Anatomie physiologie.
  • Pansement.
  • Hygiène.
  • Soins aux femmes en couche et soins au nouveau-né.
  • Pharmacie.
  • Enseignement parallèle pratique auprès des malades.

A la même période la reconnaissance de la faute professionnelle infirmière est mise en place et l'administration assume les conséquences financières.
La croix rouge instaure les premiers cours théoriques en 1899.

La 1ère guerre mondiale une reconnaissance supplémentaire à leur profession d’infirmière.

Les infirmières étant moins formés les états prirent conscience de leur utilité durant la première guerre mondiale.  Ce triste passage de notre histoire permis à la profession de s'affirmer comme une profession de soignant à part entière. Les infirmières secondent consciencieusement les médecins et par ce travail d'équipe beaucoup de vie furent sauver.

Entre les deux guerres le brevet d'aptitude professionnelle d'infirmière fut reconnu. La formation d'infirmière devint donc diplômante.

Cependant en France il faudra attendre mai 1968 pour que les infirmières Croix-Rouge ou diplômé d'école s'organise comme une profession.

Un grand merci à nos soignants

En conclusion le métier de soignant et le métier des infirmières sont présent dans nos sociétés depuis la nuit des temps parce que notre espèce ne survivrait sans eux. La profession d'infirmière a longtemps été peu reconnu et pourtant tellement utile. Les premières les infirmières étaient des bénévoles prenant soin de patients condamné par la peste où complètement exclus de la société uniquement par charité. Nos infirmières partaient à la guerre sans arme et sans matériel pour soigner nos soldats par humanité.

De nos jours ces hommes et femmes restent à nos chevets quoi qu'il arrive sans manger sans dormir juste pour nous soigner et nous tenir la main quand nous avons mal toujours pour les mêmes raisons la charité et l'humanité. Merci à eux.